Mercredi 8 juin, 150 personnes ont rendu hommage aux neuf martyrs de Lamprat, une cérémonie toujours emprunte de cette même émotion et ce souvenir douloureux où ce terrible 8 juin 1944, neuf jeunes résistants furent pendus.
La jeunesse
Ils avaient une vingtaine d’années, ils venaient d’apprendre deux jours plus tôt que les alliés avaient débarqué, la fin des évènements se profilait enfin, c’était l’heure de l’insouciance et du repos.
Dans la ferme Mével à Lamprat, une dizaine de jeunes résistants mangent et plaisantent, soudain, un camion allemand surgit. Les allemands pénètrent dans la ferme. Un des jeunes résistants, Eugène Léon, porte un chargeur sur lui, il prend peur et s’enfuit dans la cour, une rafale de pistolet mitrailleur l’arrête dans sa course. "Les autres résistants et habitants du village sont conduits dans le bois de coat penhoat puis au château rouge c’est ensuite la désolation de Moulin meur à Saint Caradec, les fermes Mével et Failler sont brûlées" indique Roger Le Denmat, responsable local de la Fnaca en ouverture de la cérémonie..
La folie meurtrière.
Dans leur folie, les allemands n’auront aucune pitié. Embarqués dans un camion bâché, les résistants sont exécutés un par un. Jean Le Dain est pendu à un poteau téléphonique à Moulin meur, Georges Auffret à l’entrée de Carhaix au café Harnay, Marcel Goadec, rue des Martyrs, Georges Le Naëlou au Moustoir, Marcel Le Goff à la pie en Paule, Marcel Bernard et Louis Briand à Rostenen et François L’Hostis à Saint Caradec à 60 km de Carhaix, "il aura assisté au supplice de ses camarades" indique sa sœur présente hier matin.
Le devoir de mémoire.
"Il nous appartient à nous et aux plus jeunes ce devoir de mémoire envers ses résistants, il faut qu’il perdure, que cette stèle ne soit pas recouverte de mousse et de ronces dans quelques années" déclare Marcel Olivier président de la Fnaca de Carhaix.
Auguste Le Coënt, président de l’ ANACR (Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance) indique pour sa part "la nécessité d’organiser les cérémonies commémoratives, il faut rappeler que dès le début de l’occupation, des hommes et des femmes ont refusé l’occupation allemande, rappeler aussi le rôle essentiel de la résistance intérieure dans le débarquement des alliés".
Même propos pour Marcel Le Goff, fils de l’un des martyrs, "Nous devons dire aux nouvelles générations que nos symboles de la république sont forts qu’il faut lutter contre l’intolérance et appliquer la devise Liberté - Egalité - Fraternité, souvenons nous des derniers mots de ces jeunes martyrs qui ont crié Vive la France".
67 ans après la mémoire des martyrs demeure dans cette lutte contre l’occupant et qui illustre le lourd tribu payé par de nombreuses familles parmi lesquelles la famille voisine Le Guern dont quatres frères et un cousin seront faits prisonniers le 11 juin 44 et finiront fusillés dans une carrière de Plestan (22).